La sainteté est la perfection, c'est pourquoi Dieu est saint. Les anges le proclament :
"Je vis le Seigneur, assis sur un trône très élevé… des séraphins se tenaient au-dessus de lui… Ils se criaient l'un à l'autre : Saint, saint, saint, le Seigneur tout puissant, sa gloire emplit toute la terre." (Isaïe 6, 3)
Les quatre vivants aux six ailes aussi :
"Les quatre vivants ont chacun six ailes … Et ils ne cessent pas de proclamer jour et nuit : Saint ! Saint ! Saint ! le Seigneur, le Dieu tout-puissant, celui qui était, qui est, et qui vient."( Ap. 4, 8)
Le Seigneur est saint. Il est même trois fois saint puisqu'il est Trinité.
L'Eglise canonise. Elle élève au rang de saint, les hommes qu'elle choisit, en raison de leurs œuvres, de leurs mérites.
Paul a pourtant dit :
"Israël, qui avait pour but une loi donnant la justice n'a pas atteint son but. Pourquoi ? Parce qu'au lieu de la foi, ils pensaient l'obtenir par les oeuvres. Ils ont buté sur la pierre." (Rom. 10, 31-32)
Comment l'Eglise et les saints obtiendraient-ils leur but s'ils pensent l'obtenir par leurs œuvres ?
N'est-ce pas plutôt la pierre, la pierre angulaire qui fait arriver au but, au paradis ? (cf. art. 39)
Pierre a reçu les clés du paradis. Matthieu le rapporte :
"Je te donnerai les clés du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux." (Matth 16, 19)
Mais Matthieu ajoute aussitôt :
"A partir de ce moment, Jésus commença à dire à ses disciples qu'il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des chefs des prêtres, et des scribes, être tué, et le troisième jour, ressusciter." (Matth. 16, 21)
L'Eglise se sert des clés que Jésus lui donne dans le premier verset de Matthieu pour ouvrir la porte du paradis aux saints qui le méritent, et la tenir fermée à ceux qui ne le méritent pas. Et l'Eglise se sert des mérites de ses saints pour intercéder auprès de Dieu :
"Accorde-nous, par leurs prières et leurs mérites, d'être, toujours et partout, forts de ton secours et de ta protection." (Ordinaire de la messe)
L'Eglise oublie que Dieu donne gratuitement et elle oublie le verset suivant de Matthieu qui précise le moyen choisi par Dieu pour sauver le monde : la croix et la résurrection.
La croix fait de tous les hommes des justes ; les hommes ne sont saints que dans la sainteté du Christ, et pour devenir saint, l'homme doit revêtir la sainteté de Dieu, revêtir le Christ.
"Le Seigneur notre Dieu a pris possession de sa royauté, lui le Tout-Puissant. Soyons dans la joie, exultons, rendons-lui gloire, car voici les noces de l'Agneau. Son Epouse a revêtu ses parures, Dieu lui a donné un vêtement en fin tissus de lin, pur et resplendissant, qui est la sainteté du juste … Heureux les invités au repas des noces de l'Agneau" (Ap. 19, 6-9).
Le vêtement de noce donne accès au banquet. Pour l'homme, revêtir le Christ donne la sainteté et rend juste.
Quoi qu'il ait fait, le vieil homme devient saint par la croix du Christ. Il ne le devient qu'à sa mort, quand il passe du monde des hommes au monde des saints… et des anges, par la porte qu'est Jésus (Jean 10, 9). La croix fait de l'homme, au moment de sa mort, à la fois, un saint et un ange.
La mort, celle de Jésus et celle de l'homme, est la naissance des saints comme elle est la naissance des anges (cf. art. 51). Saint et ange, c'est la même chose, c'est l'homme nouveau.
Voilà pourquoi :
- Les anges sont à toutes les pages des Ecritures sans qu'il ne soit nulle part question de leur création.
- Les saints et les anges font partie du monde des hommes : ils ont les hommes nouveaux.
- Les anges sont les messagers naturels de Dieu vers les hommes.
- Les anges sont les anges gardiens de ceux qu'ils ont laissés sur terre.
- Les saints et les anges sont ensemble dans la "demeure de Dieu avec les hommes."(Ap.21, 3)
- Jésus, Fils de Dieu et de Marie, est un ange dès son incarnation. Il est "le Saint de Dieu", venu du ciel.
"Nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu de Dieu." (Jean 6 ,69)
- Jésus est, à la fois, le message et le messager ; la Parole et l'Ange de Dieu.
A la semaine prochaine. Le laboureur te salue.